À Quetigny, les parents à la recherche d’un mode d’accueil pour leurs enfants ont le choix entre une crèche collective, un multi-accueil, une halte-garderie et une centaine d’assistantes maternelles indépendantes ou appartenant à la crèche familiale, toutes agréées par le conseil général, et qui peuvent accueillir entre 250 et 300 enfants. Certaines de ces structures sont rassemblées, avec le relais parents assistantes maternelles, dans la Maison de l’enfant Maria-Montessori.
Le Ram de Quetigny, ou plus précisément le relais parents assistantes maternelles, créé en 2002, est conçu comme « un lieu d’information, d’écoute et de médiation qui favorise la rencontre et l’échange entre les professionnelles, les parents et les enfants ». Bien éclairé par de grandes baies vitrées, le relais se compose de deux grandes salles de jeu et d’activités, d’une cuisine, d’une salle d’eau et de change et du bureau de la responsable, Christelle Saillard, éducatrice de jeunes enfants (EJE). Par la fenêtre, on voit une grande pelouse bordée de haies, des jeux, une cabane. Cet espace extérieur est partagé avec la crèche et la halte-garderie de la Maison de l’enfant. Les parents y sont accueillis pour des informations et les assistantes maternelles sont invitées à y venir avec les enfants qu’elles accueillent pour des temps d’animations collectives organisées à jour fixe.
Un lieu d’information pour les parents
L’une des missions du Ram consiste à informer les parents sur tous les modes d’accueil petite enfance existant à Quetigny. La responsable reçoit les demandes d’accueil, en structure collective comme à la crèche familiale, et peut communiquer la liste des assistantes maternelles agréées indépendantes exerçant à Quetigny. Christelle Saillard explique les démarches administratives à effectuer pour l’embauche d’une assistante maternelle, précise les droits et devoirs des parents employeurs, informe sur les aides auxquelles ils peuvent prétendre, écoute et répond aux questions que pose le choix d’un mode d’accueil. Elle propose également aux parents de venir participer avec leur enfant aux animations organisées par le relais à l’intention des assistantes maternelles indépendantes.
Cette fonction de guichet unique, exercée par le relais a été mise en place depuis 2007 pour faciliter les recherches des parents mais aussi parce que les élus de la ville souhaitaient valoriser l’activité professionnelle des assistantes maternelles. De plus, ils désiraient promouvoir un même niveau de considération des parents, pour l’ensemble des professionnelles et des structures petite enfance de la ville et offrir une même diversité d’activités d’éveil quel que soit le mode d’accueil de l’enfant. « C’est une volonté forte de ne pas seulement garder les enfants mais bien de les accueillir dans un lieu d’éveil et de socialisation sous la responsabilité d’un personnel dont la qualification est adaptée », souligne la conseillère municipale déléguée à la petite enfance, Annie Raynal.
Un lieu d’animation pour les enfants et les assistantes maternelles…
Christelle Saillard est convaincue de l’importance de sa fonction de chef d’orchestre : « Je dois faire preuve de créativité pour répondre aux demandes des parents mais aussi à celles des assistantes maternelles ! » C’est ainsi que le relais décline une palette de propositions à leur intention : points rencontre avec animation d’un moment collectif pour un petit groupe d’enfants par l’éducatrice avec le concours des assistantes maternelles présentes : invitations, régulières ou ponctuelles, d’intervenants auprès des enfants pour un moment de musique, d’expression plastique, de motricité, d’histoires ; sorties à la ludothèque, à la bibliothèque… Mais aussi des moments d’échanges uniquement entre adultes : ateliers de travaux manuels le soir, sans les enfants, pour se transmettre de nouvelles techniques, conférences sur un thème demandé par les assistantes maternelles ou les parents…
Les propositions sont nombreuses et variées mais une assistante maternelle ne vient qu’une à deux fois par semaine, de manière à préserver la qualité d’accueil des enfants dans des groupes de petite taille et, bien sûr, à respecter le rythme de chacun.
Les temps collectifs animés par Christelle Saillard se font les mardis et jeudis matin. Le déroulement des séances est à peu près le même à chaque fois : un rituel d’ouverture avec une comptine, un chant ou une histoire sur le tapis. Puis un moment de jeux pendant lequel les assistantes maternelles sont disponibles pour les enfants, chacune restant la référente des enfants dont elle a la garde. Enfin, un temps de regroupement et une collation permettent au groupe de se rassembler avant le départ. Les parents peuvent y participer et même parmi eux quelques-uns dont l’enfant ne fréquente aucun mode d’accueil. « Il n’y a aucun problème de “cohabitation” entre les assistantes maternelles et les parents », nous assure l’éducatrice.
Ces nombreuses activités contribuent à faire de ce Ram un lieu de professionnalisation des assistantes maternelles mais aussi à créer une dynamique et une cohésion entre elles. La présence d’autres enfants et d’autres adultes permet d’aborder autrement la relation à l’enfant accueilli chez soi, d’être davantage à son écoute, de relativiser les difficultés ; le regard de l’éducatrice fait découvrir sous un autre jour tout ce qu’il sait faire et incite à répondre et à prolonger ce qu’il propose. La venue d’une musicienne ou d’une plasticienne de l’école de musique, de danse et des arts est l’occasion pour les assistantes maternelles de découvrir de nouveaux modes d’expression qu’elles peuvent réinvestir tant dans leur vie personnelle que professionnelle, et qui sont l’occasion d’exprimer leur sensibilité.
Raphaëlle Pernot fait partie des assistantes maternelles qui participent activement aux activités proposées par le Ram. Elle participe à l’atelier avec la musicienne mais aussi à celui de motricité. D’après elle, « seulement une vingtaine d’assistantes maternelles viennent régulièrement au Ram ; certainement parce qu’elles sont timides, mais aussi parce qu’elles ne se rendent pas compte des bénéfices pour l’enfant et pour elles-mêmes ». Et puis, cette participation demande de l’organisation et n’est pas toujours compatible avec les horaires des enfants. Elle-même vient « une fois par semaine au moins, et parfois deux. On s’inscrit sur une liste d’attente et quand il y a un désistement, Christelle nous prévient ». Quant aux parents, « ils s’aperçoivent des avantages de l’expérimentation de la collectivité pour leurs enfants lorsqu’ils viennent aux ateliers, car même si on leur en parle régulièrement, il faut qu’ils voient par eux-mêmes pour comprendre ce que ces ateliers d’éveil apportent à leurs enfants ».
Et de rencontres créatives
Noémie Haller et Martine Guagliata sont deux professeures de l’école de musique, de danse et des arts de Quetigny. Elles interviennent auprès des enfants des structures collectives comme auprès des enfants accueillis par des assistantes maternelles qui fréquentent le Ram, l’une est musicienne, l’autre plasticienne. Noémie a commencé à travailler avec les assistantes maternelles du Ram il y a cinq ans. Une fois par mois, elle se rend à la Maison de l’enfant pour animer un atelier de musique pour un petit groupe d’enfants et d’assistantes maternelles. Deux séances de quarante-cinq minutes se succèdent, chacune accueillant huit à dix enfants d’âges mélangés (des tout-petits aux enfants de 3 ans) avec leurs assistantes maternelles. Les groupes sont constitués en début d’années, chacun constitué de quatre ou cinq assistantes maternelles, et sont ensuite stables, ce qui permet un apprivoisement mutuel et une évolution de la participation des enfants comme de celle des adultes (même si toutes ne peuvent pas venir à chaque séance). Noémie a un souci pendant ces animations : que les assistantes maternelles ne soient pas dans le jugement de ce que font les enfants mais les accompagnent dans leur exploration des sons, de leurs voix ou des petits instruments qu’elle apporte. Une des assistantes maternelles explique : « Noémie part dans les graves, les aigus, elle pousse les explorations loin, elle se met dans des états impressionnants puis elle calme les enfants (et nous-mêmes) pour qu’ils soient plus posés avant le départ. » Et une autre de poursuivre : « Les enfants apprennent à se poser, à écouter, à être plus calmes, mais ça marche dans les deux sens car quand nous parlons, nous aussi nous nous sentons écoutées. Les enfants apprennent à vivre en groupe, sans leur « tata ». Il y a tout un apprentissage du vocabulaire et du respect des autres. »
Martine Guagliata rebondit souvent sur les propositions de sa collègue musicienne pour ses interventions : réalisation de tortues en argile ou de souris en papier mâché pour illustrer la chanson de La Famille Tortue ou la comptine Une Souris verte, peinture d’escargots, fabrication d’une prairie en laine ; participation à la campagne de sensibilisation des familles à l’alimentation des petits enfants… Tout est prétexte pour solliciter et nourrir la créativité des petits comme des adultes qui les accompagnent !
De la rencontre avec les artistes au désir de formation
Les ateliers représentent une bouffée d’oxygène pour les assistantes maternelles qui y participent. Elles expliquent volontiers que ces rencontres les nourrissent, les enrichissent, leur font du bien. Elles s’y ressourcent, y puisent de nouvelles façons d’être en relation avec l’enfant, affinent leur capacité d’écoute et certaines s’y découvrent des talents cachés qui leur donnent envie d’aller plus loin. La création de l’association d’assistantes maternelles Les Bisoutanou’s pour la création de spectacles de Noël en est le témoignage direct !
« Les pratiques artistiques supposent de s’impliquer personnellement et font appel à la part de sensibilité de la personne humaine. Elles nécessitent de se dévoiler un peu, ce qui explique les craintes de certaines assistantes maternelles, explique Chrystelle Saillard. Mais elles permettent aussi d’avancer dans la relation avec l’enfant, de ne pas plaquer des techniques mais de s’approprier de nouveaux moyens d’exprimer ce que l’on ressent. »
Pour aller plus loin, certaines assistantes maternelles ont eu envie de participer, avec Noémie Haller, à une formation organisée par Musique danse Bourgogne et animée par l’association Enfance et Musique. créée en 1978, Musique danse Bourgogne, est partenaire du ministère de la Culture et de la Communication, de la direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne et du conseil régional. Elle intervient auprès des acteurs du spectacle vivant, tant professionnels qu’amateurs, des enseignants spécialisés ou de l’Éducation nationale et se situe comme structure médiatrice entre les porteurs de projet et leurs partenaires, responsables des politiques culturelles territoriales.
Ce stage s’est déroulé en deux temps, l’un à Montceau-les-Mines et l’autre à Châlon-sur-Saône : deux jours consacrés à la musique et deux autres dédiés à la danse. Les deux premiers jours, une bibliothécaire de Montceau, un professeur de piano, un autre d’éveil musical, l’EJE de la crèche collective et trois assistantes maternelles de Quetigny avec, bien entendu, Noémie Haller ont été accueillis. Les deux autres jours, six danseurs, trois professionnelles de la petite enfance de Châlon-sur Saône, et, à nouveau, les trois assistantes maternelles de Quetigny, l’EJE et notre musicienne intervenante étaient présents.
Ces temps ont été l’occasion d’échanges et de réflexions entre les participants, mais également avec d’autres professionnelles de la région. Elles sont enthousiastes : « On a réussi à se lâcher pendant ces temps de formation, on a tout oublié, ces moments d’échanges ont été forts en émotion. Nous sommes des nounous, mais nous avons un plus car nous avons fait des stages. Ce serait bien que toutes les assistantes maternelles fassent des formations de ce genre et pas seulement celles qui sont actives et volontaires. D’ailleurs, la formation continue devrait être facilitée pour toutes les assistantes maternelles ! » ν
Quetigny,
une ville où l’offre d’accueil des jeunes enfants répond à la demande
La ville de Quetigny, en Côte-d’Or (21) se situe à l’est de Dijon et fait partie de la communauté d’agglomération du Grand Dijon. Avec une superficie de près de 900 hectares, Quetigny compte aujourd’hui un peu moins de 10 000 habitants.
Tous les enfants de moins de 3 ans dont les parents le souhaitent peuvent être accueillis :
– soit à la crèche collective municipale (32 places)
– soit au multi-accueil associatif (géré par l’association Ageac-Csf, 16 places)
– soit à la halte-garderie municipale (16 places)
– soit chez les assistantes maternelles de la crèche familiale associative (2 assistantes maternelles pour 6 places-gestion Ageac-Csf)
– soit chez des assistantes maternelles indépendantes qui peuvent participer aux activités du relais assistantes maternelles.
Ce relais parents assistantes maternelles (Ram) sert de lieu unique pour obtenir les renseignements et effectuer les demandes concernant les modes d’accueil de la petite enfance.
Crèche collective, halte-garderie et Ram, qui sont des établissements municipaux, constituent la Maison de l’enfant Maria-Montessori dont les structures associatives sont souvent partenaires lorsqu’il s’agît de proposer des animations pour les enfants avec des intervenants extérieurs.
Pour tout renseignement
Martine Guagliata
(Plasticienne)
École de musique, de danse et des arts 47, bis rue Vergers
21800 Quetigny
martine.guagliata@free.fr
Noémie Haller
École de musique, de danse et des arts 47, bis rue Vergers
21800 Quetigny
noe.haller@aliceadsl.fr
Raphaëlle Pernot
(Assistante maternelle relais depuis six ans)
raphaele.pernot@wanadoo.fr
Christelle Saillard
Directrice du Ram
3, rue de Quetignerot
21800 Quetigny
Tél. : 03 80 46 70 76
ram@ville-quetigny.com
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