Un/Make, un univers en tricot

Le collectif BabyLab Bazaar a imaginé une forêt magique, pour interagir avec la matière.
Enfants et parents peuvent s’aventurer dans les mailles d’un tricot gigantesque et inventer leur propre voyage. Une installation multi-sensorielle qui crée un art palpable. 

Cette œuvre participative invite à jouer et déambuler, à tirer des fils colorés, à se perdre pour mieux se retrouver dans les méandres d’un univers très doux, pour investir une œuvre en liberté. BabyLab Bazaar propose grâce à cette installation tricotée un accès précoce aux arts contemporains. 

Des fils s’entremêlent, des histoires se tissent, des liens se créent. Observe, choisis, délie et reviens au fil…au cœur de la relation là où tout se trame.

Le collectif BabyLab Bazaar crée depuis 2014 des spectacles et des installations, « œuvres sculpturales et immersives » invitant le tout-petit et ses accompagnants à l’exploration. Trois femmes, artistes danseuses, pour un projet pluridisciplinaire. « Je souhaitais concevoir une œuvre monumentale pour que le tout-petit entre dedans. C’est doux, il y a des trous, tout bouge, on peut faire et défaire » souligne Rebeca Fernandez-Lopez.  Faire, c’est tricoter « au bras » les gigantesques mailles constituant ce paysage. Défaire, c’est tirer des fils pour interagir avec la matière.

« Laisser tomber les nœuds pour (re)trouver le fil ». Le parcours est ouvert à 20 duos enfant/accompagnant « même s’il est difficile de les faire sortir ! » remarque dans un grand sourire Rebeca. « Il y a quelques années j’ai tricoté, un carré, puis deux, puis trois… Aujourd’hui, mon idée est devenue œuvre collective. J’anime aussi un groupe de tricoteuses à Bruxelles. C’est un cercle de parole autour du fil qui devient prétexte au resourcement et à l’échange ». Rebeca Fernandez Lopez exerce aujourd’hui à Bruxelles ses talents d’artiste qui jongle entre l’expression corporelle, le chant, l’improvisation et les arts plastiques. « Je cherche à créer des univers, des bulles hors du quotidien». 

Le BabyLab Bazaar souhaite rassembler les générations autour d’un même objet et créer des moments privilégiés pour entrevoir le monde de l’enfant : « un art relationnel, nous sommes des tisseuses de liens ». Militantes et engagées, les trois artistes ont imaginé cinq créations depuis la constitution du collectif, ainsi que des ateliers pour les bébés, les enfants et les adultes. Un/Make invite « à observer, ramper, rouler, toucher les formes et les matières, écouter les chuchotements et les sons sous un baffle suspendu. Chaque visiteur peut définir son propre voyage au milieu d’une trame géante ».