Alors que les réductions du budget de la culture menacent nombre d’artistes, de compagnies et de lieux culturels, on voit fleurir l’espoir un peu partout sur les territoires ! On ne compte plus les créations de spectacles, les festivals, petits et grands. Avec un public de parents et de professionnels toujours au rendez-vous, qui se mobilise et répond présent de tous côtés, de la plus petite campagne aux lieux de prestige les plus renommés comme Avignon.
Alors que l’éveil artistique et culturel du tout-petit s’inscrit officiellement depuis l’arrêté du 21 septembre 2021 dans les 10 principes fondamentaux de la Charte nationale pour l’accueil du jeune enfant. La puissance publique reconnaît et acte manifestement cette avancée éducative, sociale et culturelle formidable et en conséquence valide sans réserve nos 45 ans d’initiatives, de batailles d’idées et d’engagements citoyens avec les professionnel(le)s de la petite enfance et les artistes, les militants de l’éducation populaire de l’action sociale et de la culture… De manière quasi concomitante une dégradation très préoccupante de la qualité de l’accueil des tout-petits est pointée du doigt par un rapport officiel de l’inspection générale des affaires sociales et dans la presse récemment. Les conditions même de la mise en œuvre de ces orientations qualitatives sont objectivement mises à mal.
Alors ? Voudrait-on casser les énergies et les forces créatrices qui émaillent nos territoires ? Voudrait-on réduire à néant les efforts des collectivités qui soutiennent la formation des professionnel(le)s, les initiatives artistiques singulières, les résidences et rendez-vous festifs ? Les parents sont là, poussettes en avant, voulant goûter à ces moments de découverte et d’émotions porteuses de sens et de gratuité bouleversante avec leurs tout-petits. De nombreux adultes ressentent l’urgente nécessité de partager au quotidien, toutes générations mêlées, ces dynamiques autour du sensible et de la création artistique. Chacun chacune éprouve l’urgence sociétale face à la crise climatique et l’effondrement du vivant à nos portes. Les professionnel(les)s des lieux d’accueil, celles et ceux des réseaux du livre et de la lecture publique, des parcs et jardins des municipalités multiplient les initiatives.
Alors ? Que faire pour ne pas décevoir ce public gourmand de nouvelles aventures ? Que faire pour rester aux côtés des artistes et des décideurs qui s’engagent ? Que faire pour reprendre la main sur notre destin collectif ? Plus que jamais devant ces paradoxes objectivement choquants et révoltants, nous avons le devoir envers et contre toutes les adversités, d’œuvrer collectivement pour ouvrir sur la base féconde de nos victoires et de nos engagements d’aujourd’hui de nouvelles et ambitieuses perspectives d’avenir.
Résister, encore et toujours car les énergies sont là et l’émerveillement d’un regard d’enfant ne mérite pas de le décevoir.
• Marc Caillard
Président – Fondateur – Enfance et Musique
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