L’Écho d’Éole

Comment présenter Benoît Sicat ? Musicien-luthier-constructeur ? Il est aussi scénographe, plasticien et créateur de paysages. « Je fais pousser des choses » se plaît-il à évoquer pour définir son travail. Concepteur de plusieurs spectacles-paysages comme le Son de la sève et Le jardin du possible (tout public à partir de 18 mois), l’artiste aux multiples facettes conçoit également des installations sonores au sein desquelles le public peut retrouver des gestes d’écoute. L’exposition Permis de construire, installée à la Maison de l’Agglomération à Lorient en 2019, présentait 7 sculptures interactives autour d’une cabane, d’une tente et de micro-architectures. Depuis 2008, il a initié un projet de recherche entre art et paysage intitulé Terre de passages, en s’associant à des chercheurs et artistes, pour créer des jardins partagés, des scénographies horticoles ou encore des Gardenmobile.

Installation

L’idée de l’Écho d’Éole a germé il y a deux ans avec pour objectif de concevoir des instruments inédits permettant de se rapprocher de la source sonore. L’installation s’intègre dans tous les lieux extérieurs. Aller chercher le son, en déambulation libre ou guidée par l’artiste, on peut seul ou en famille, manipuler et s’approprier les sons, sans être musicien. Et c’est le vent qui génère l’interaction… 

12 instruments et 1 tipi abritant 4 instruments

On chemine, on s’arrête, on explore : un archet éolien pour aller chercher la vibration du vent… un claribou qui n’est pas sans rappeler la sonorité du hautbois d’Arménie… des harpes aux sonorités étranges… des orgues au souffle propice à l’imaginaire… des carillons au mouvement léger, des percussions aléatoires, sans oublier un moulin-girouette…

Dans une liberté totale, le spectateur peut choisir sa place ; il peut rester, partir, chercher les sons.

Autre surprise, de petits instruments détournés que le musicien met en jeu. 

« L’improvisation est mon langage, je suis toujours dans une écriture de l’instant. Je laisse le visiteur accomplir son propre cheminement dans le son, cela exige du temps. J’aime l’idée d’écoute à oreille nue, sans capteur pour l’instant, avec par exemple le geste d’aller coller son oreille au bambou qui tient la harpe…».

Formation

Benoît Sicat encadre également des formations à la demande. « Je suis intervenu auprès de professionnels de la petite enfance, d’artistes, de programmateurs. Les formations sont toutes liées à mes créations. Je vais bientôt animer un atelier parents-enfants au domaine de Kerguéhennec¹ pour fabriquer des instruments éoliens. Mes interventions peuvent aller d’une demi-journée à quatre jours, selon le projet. Elles reposent sur l’improvisation libre (en musique et en danse). L’improvisation est pour moi un vocabulaire qui s’enrichit sans cesse et nourrit mon langage artistique ». 

• HK