Le ciel est par dessus le toit, Compagnie Pic & Colegram

La compagnie Pic & Colegram repart pour une aventure de création. Les premiers pas sont poétiques et prometteurs.

Après ZouiBap en 2013 et Tout pareil ! en 2016, la compagnie montpelliéraine Pic et Colegram poursuit son chemin de création avec un nouveau spectacle en préparation.

Huit résidences en immersion à la crèche et dans des structures culturelles vont émailler cette recherche artistique. La date de création prévue en 2019, laissera aux artistes le temps de l’expérimentation et des échanges. Le ciel est par dessus le toit, amical emprunt fait à Verlaine, n’est pas tourné vers le poète et son œuvre mais vers le monde sensible que les mots évoquent. La rencontre contemplative est une fenêtre ouverte sur l’imaginaire, les sons et les images qui entourent le très jeune enfant.

OUVERTURE À L’ESPACE CRÉATIF

« Nous sommes dans une évocation des premiers mots de la poésie de Verlaine, on ne reprend rien d’autre » précise Marou Thin. « À partir d’une image, nous cherchons comment agrandir l’univers du tout-petit pour aller, avec lui, voir ce qu’il y a derrière… Dans un geste épuré, avec une lenteur certaine. Nous nous sentons responsables de son confort et de son pouvoir d’émerveillement, nous défendons un accès à l’imaginaire qui puisse se déployer dans une recherche de simplicité. Nous explorons le son brut, la voix nue, la matière sonore comme base d’une construction mélodique. » Sarah Hassler et Marou Thin ont dessiné et commandé à Philippe Berne, luthier, deux harpes, instruments jumeaux, pensés pour ce spectacle et permettant l’accompagnement mélodique, les jeux sonores et visuels. La scénographie permettra au public, installé de chaque côté du plateau, d’observer en miroir et transparence le jeu des deux artistes et de se voir lui même… Dans cet espace de jeu central, conçu comme une ouverture à l’espace créatif, « il s’opère une sorte de fusion entre l’artistique et le regard » souligne Sarah Hassler. Les deux artistes ont toujours travaillé en acoustique ; cette fois, elles entament une recherche sur des sons amplifiés, spatialisés, sources sonores sophistiquées se mêlant au propos musical acoustique du plateau. Bérangère Amiot, designer et plasticienne travaille à la création d’une suspension évoquant un nuage, combinaison de papier et source de lumière qui doit répondre à la vision d’une atmosphère contemplative et néanmoins active… « Venir au spectacle n’est pas un événement banal ». Marou Thin insiste sur « ce moment particulier, plein de découvertes et d’émotions. Le principal défi est donc de concevoir un espace scénique réfléchi, mobile et structurant, rassurant et adapté à toutes les formes de lieux. L’accueil est également très important : nous travaillons sa forme afin de créer une proximité qui permette à l’enfant d’être en position d’écoute et à l’adulte qui l’accompagne d’être complice de notre proposition artistique ; il peut alors jouer le double jeu de l’accompagnant et du spectateur. »

Autre surprise, Sarah Hassler et Marou Thin n’ont pas voulu indiquer d’âge précis dans leur présentation. Travaillant auprès des très jeunes enfants depuis dix ans, elles explorent également le public des écoles maternelles et élémentaires. « Notre rôle est d’encourager cette part d’enfance dans la perception du monde sonore, les limites d’âge nous semblent restrictives ». Elles ont donc imaginé des préconisations en terme d’âge et d’accueil, dès 3 ans, dès 2 ans, avant 2 ans… Une toute petite forme Petite pièce soufflée pour deux fenêtres et un nuage sera créée en écho du spectacle Le ciel est par dessus le toit. Si bleu, si calme… Si généreux et si plein de finesse…

• HK