Le Bar’Abadum, Nord-Pas de Calais

Lieu d’échanges, de convivialité et de créativité, le Bar’Abadum rassemble plus de 200 familles. Petite histoire d’un café associatif et culturel dans le Nord-Pas de Calais.

À l’origine Sophie Dumont est éducatrice de jeunes enfants. Avec Virginie Baillieul, coordinatrice de RAM, les complicités professionnelles aboutissent à l’envie de créer un lieu d’échanges, convivial pour les familles du territoire. Elles décident de participer aux réunions dédiées aux porteurs de projets du Cafézoïde à Paris et créent leur association : « Nous avons parlé de notre proposition autour de nous. Le premier dimanche de rencontre avec les familles, la salle des fêtes était pleine ! ». La municipalité de Saint-Jans-Cappel a soutenu notre initiative depuis sa création en 2014, rejointe depuis par celle de Bailleul. Les activités commencent en itinérance et rencontrent à chaque fois un gros succès. L’association souhaite défendre la solidarité, la coopération, la citoyenneté et le développement durable.

L’ACCOMPAGNEMENT DE LA CAF

« Une conseillère technique de la CAF d’Armentières nous a contactées pour une première réunion. Attentive au travail de territoire et à l’accompagnement de la parentalité, la CAF a soutenu notre projet, sensible au fait que nous répondions à une forte demande » rappelle Sophie Dumont. « Accompagnées par une trentaine de bénévoles, les actions se sont développées et j’ai choisi depuis deux ans de quitter mon espace professionnel pour me consacrer à l’association. » 

Aujourd’hui le Bar’Abadum est soutenu par la MSA, le département et la région. Une personne en service civique depuis mars et la création d’un emploi permettent la gestion d’une partie des activités depuis septembre 2018. Avec 430 adhésions individuelles et 200 familles fréquentant régulièrement les ateliers, l’estaminet des enfants se développe sans cesse. Un seul point reste à résoudre, celui d’un lieu dédié car « ce qui nous épuise, ce sont les déménagements permanents. La Ferme de la Hulotte nous accueille régulièrement mais nous devons pouvoir nous installer dans un lieu fixe, repérable par les familles et qui nous permette de développer d’autres projets » souligne Sophie Dumont.

« Nous sommes souvent surpris de notre succès ; nous connaissons notre territoire et nous avons une expérience de terrain mais les familles se mobilisent au-delà de nos espérances. »

DES PROJETS PLEIN LES POCHES

Aujourd’hui l’estaminet des enfants organise des activités un dimanche par mois, deux conférences chaque année et des ateliers trois jours par semaine (éveil musical, espace livres, histoires, cuisines, comptines, arts plastiques, bricolage…). On vient aussi pour manger des crêpes, les enfants peuvent glisser des demandes dans la boîte à idées. L’association a répondu aux demandes des IME et travaille également avec des familles en demande d’asile ; pour pouvoir se poser le temps d’un accueil bienveillant dans un espace de vie, elles quittent l’hôtel qui les héberge.

Adhérent du collectif Café des enfants du Nord-Pas de Calais, le Bar’Abadum espère bien créer un deuxième poste salarié, avoir le temps de gérer un site internet et de s’investir encore plus dans le tissu associatif ! Un programme qui inclut la poursuite de La Rue aux Enfants¹, plébiscité par la population ; Sophie Dumont parle également d’une assemblée des enfants afin qu’ils deviennent porteurs du projet car « nous accueillons les frères et sœurs ». Autre souhait, l’association n’en manque pas, développer l’aspect intergénérationnel et poursuivre les interventions dans les petits festivals et les fêtes locales !

Cette année, il pleuvait le jour de La Rue aux Enfants ; pas moins de 300 enfants avaient répondu présents, « ce n’était plus une rue, c’était un village ! ».

• HK