Le Bala’bulles

À la rencontre des familles isolées, L’ACEPP-Auvergne sillonne les routes du Puy-de-Dôme. 

Une camionnette Kangoo, achetée grâce au plan France Relance¹, flanquée des éléments visuels du Bala’bulles, est prête à rallier l’un des lieux d’intervention de l’association : des lieux ruraux, semi-ruraux ou encore Politique de la ville, dans lesquels n’existent pas de structures de service liées à la parentalité. Le coffre est rempli de malles contenant du matériel de puériculture, des livres et des revues destinés aux adultes comme aux enfants, toutes sortes de matières, galets, laines qui vont servir aux ateliers sensoriels et pourquoi pas une batterie de cuisine ! 

UN CAFÉ INTINÉRANT

C’est Sophie Balas, formée à la médiation culturelle et à la psychomotricité qui prend le volant et qui anime les ateliers-rencontres. Elle est, avec Angélique Clément de l’ACEPP- Auvergne (Association des Collectifs Enfants-Parents-Professionnels, un réseau national), à l’origine de ce projet, un « café itinérant parents-enfants » qui depuis mars 2021, maille le territoire pour aller vers les familles et aborder les sujets liés à la parentalité, santé, bien-être, éveil artistique, pédagogie… Les parents peuvent venir seuls, l’accès est gratuit et anonyme ; les enfants sont accueillis jusqu’à 4 ans, avec un adulte référent. Seule ou en binôme avec une co-accueillante, Sophie anime pendant deux heures l’un des moments de partage et d’expérimentation qui a pour vocation de sortir les familles de l’isolement, les mettre en lien, les ouvrir vers l’extérieur : « On propose des petites parenthèses », explique-t-elle, « on crée du lien entre différents milieux sociaux ; l’objectif, c’est que les parents reviennent et que peu à peu, ils imaginent et prennent eux-mêmes des initiatives ». Les relais sont de toutes natures : crèches, centres sociaux, établissements de vie sociale, assistantes maternelles. Il y a même un cabaret rural ou café associatif « le Poulailler »², situé à Saint-Pierre-Roche. 

L’ANCRAGE DANS LE TERRITOIRE

Le projet est né à l’ACEPP d’une réflexion conjointe entre des parents, des professionnels de la petite enfance, mais aussi des artistes, sur l’éveil artistique et culturel et surtout sur la place de l’adulte dans cet éveil. C’est l’un des terrains d’action de cette association nationale née en 1980 et qui compte actuellement vingt-cinq fédérations : son crédo, la prise en compte du jeune enfant dans la société et donc, une réflexion sur la qualité de l’accueil, sur la relation aux plus jeunes et la mise en place de collectifs qui redonnent aux parents, que l’on accompagne, une place essentielle dans le développement de l’enfant. 

À cet effet, l’ACEPP a créé l’Université Populaire des Parents, au sein de laquelle les parents questionnent leur rôle à la fois dans les familles mais également dans la société et prennent des initiatives citoyennes : forums, formation, débats, rencontres avec les partenaires sociaux. Ancrées fortement sur leur territoire, les deux co-équipières de Bala’bulles ont de nombreuses envies : s’implanter davantage au sein des écoles maternelles pour permettre aux familles isolées d’y entrer sans crainte et de se familiariser avec ces institutions ; travailler avec les familles demandeuses d’asile, en engageant des actions au sein même des structures d’accueil, les CADA, pour les inciter à sortir et aller à la rencontre du territoire et de ses propositions : c’est déjà le cas à Clermont-Ferrand où l’ACEPP travaille en lien avec le festival International du court-métrage. Dans le Kangoo de Sophie, projecteur et bobines de film ont fini par trouver leur place !

• HK