Habiter les espaces de Sidonie Rocher

De son enfance en Mayenne, Sidonie Rocher a gardé le désir de s’entourer de nature. Diplômée des Beaux-Arts à Angers, elle voyage en Amérique du Sud et se lance dans de multiples projets vidéo autour de la danse, de l’espace et du corps. En 2015, le Centre Tignous d’Art Contemporain à Montreuil lui propose une résidence en crèche. « J’ai découvert le monde à hauteur des très jeunes enfants. J’ai ressenti l’envie de donner de la place à leur perception. Imaginer des propositions pour l’enfance représentait un travail de création pour un public exigeant. Je me suis glissée dans cet univers avec joie ! Dans mes créations, je cherche à tisser notre lien avec le dehors et le vivant – avec urgence dans des espaces propices au rêve. Je travaille avec un souci écologique fort les matières que je transforme et les techniques que j’utilise. J’accompagne les professionnels de la petite enfance vers une approche artistique et sensible de la nature. » 

En 2016, le projet Cabanes marque le début d’installations sensibles « car on y vit et on y joue ». Une grande partie du travail de Sidonie Rocher se déroule lors de résidences dans les lieux d’accueil du tout-petit, alternant temps de recherche et constructions en ateliers de jeu libre. Sidonie Rocher encadre chaque année une quinzaine de formations construites de moments entre adultes et d’autres partagés avec les enfants. 

Entrer dehors

L’enfant est un explorateur du dehors. Perpétuellement en état d’observation, il peut suivre un parcours poétique et sensoriel, ponctué de sons, de matières, de lumières et d’images. L’installation se contemple, se touche, s’active et s’écoute. À leur rythme, adultes et enfants peuvent partager une mise en présence avec des éléments venus du dehors.

Curieusement

Un cabinet pour fouiller, observer, s’intriguer, trouver des boîtes, des récoltes… Du précieux, du pas grand-chose et des petits riens… L’observation et la manipulation des trésors de la nature et des objets des greniers.

Sous le lit

Installation sonore et plastique, un espace dans lequel on peut entendre les récits des chambres d’enfance. Un espace mémoriel pour une déambulation libre entre les voix et les objets détournés du souvenir.

EXPOSITIONS ÉVOLUTIVES

Les premiers dispositifs deviennent des bases amplifiées pour de nouvelles créations. Entrer dehors a donné naissance au Souvenir des flaques. Curieusement a généré Attendre les racines, car « les projets vivent avec le public ».

Le souvenir des flaques

Comment se souvenir des flaques si nous n’avons plus d’eau ? Cette exposition est vécue comme un terrain d’aventures, paysage éphémère parsemé de cabanes et de nids, d’inventions inspirées des matières du marais. Les tout-petits arpentent le lieu comme dans un jardin, dans un jeu libre. « Un appel à la pluie et à faire de nos dedans, des dehors. »

Attendre les racines

Un espace de rien… où l’on peut s’endormir… Installation et jardin artistique en libre exploration. « La curiosité des végétaux est un trésor. Quitter les téléphones et les chaussures, tenue de patouille vivement recommandée pour entrer au rythme des racines qui poussent. » Cette nouvelle exposition est une redécouverte des végétaux qui vivent sous nos pieds, une alchimie rêveuse pour les ramasseurs d’herbe et les amateurs de cueillette.