Enfance, l’état d’urgence – Nos exigences pour 2022 et après

Un ouvrage collectif qui dresse un état des lieux inquiétant et élabore dix mesures pour une politique digne du regard des enfants, à la hauteur de nos responsabilités d’adultes… 

Le Collectif CEP-Enfance (Construire ensemble la politique de l’enfance) signe Enfance, l’état d’urgence, un ouvrage collectif écrit par 61 organisations agissant dans les champs de l’enfance qui fournissent 61 contributions singulières pour brosser le tableau de la condition des enfants et revendiquent des mesures à prendre en urgence.

L’ouvrage est préfacé par Claire Brisset, ancienne défenseure des enfants qui réclame d’emblée « davantage d’ordre dans le droit, davantage d’actions concrètes également pour porter remède aux dysfonctionnements dénoncés dans ce livre par les professionnels ».

LE CONSTAT 

« Chaque soir, 700 enfants dorment dans la rue avec leurs parents à Paris et 20 000 mineurs vivent à l’hôtel en Ile-de-France avec leur famille ». Le Monde, novembre 2019. « Plus inquiétant encore, 1 enfant sur 5 vit une situation de pauvreté (dans une famille dont les revenus se situent en dessous de 60 % de la médiane nationale). Ce pourcentage, bien que dans la moyenne des 38 pays, s’est dégradé de 5 points de pourcentage dans la dernière décennie¹ ». Dès l’introduction, rédigée par le Collectif CEP-Enfance, les informations font frémir… L’association Intermèdes Robinson constate la dégradation des conditions de vie des enfants et des jeunes et évoque « les décrochés invisibles ». « Ce sont les institutions elles-mêmes qui ne sont plus en mesure de voir et percevoir leurs usagers. Ces derniers s’enfoncent dans une invisibilité d’autant plus grave que celle-ci n’est ni perçue, ni analysée, ni reconnue ». 

Les professionnels des secteurs liés à l’enfance lancent donc une sérieuse alerte, nourrie des constats de leurs réalités quotidiennes. 

PROTECTION DE L’ENFANCE, SANTÉ, CULTURE, PETITE ENFANCE…

L’A.NA.PSY.pe réclame « une prévention prévenante », l’association Pikler-Lóczy souligne le rôle important joué par les lieux d’accueil dans notre société. Enfance et Musique s’inquiète de « la précarisation préoccupante du secteur associatif », un collectif d’artistes intervenants en milieux de soins (réseau Enfance et Musique) analyse « une situation complexe et dégradée ». 

De toutes parts, les voix s’élèvent pour souligner la difficulté des contextes et proposer des évolutions qui permettront « à des professionnels de l’enfance bien traités » d’assurer leurs missions.

POUR UNE POLITIQUE VISIONNAIRE AVEC DES YEUX D’ENFANTS

« Au terme de ce périple par tant de contrées diverses qui font le paysage de l’enfance, c’est un véritable chœur qui en dessine la perspective commune ». 

En émergent, 10 exigences pour la cause des enfants :
• Une politique universelle pour l’enfance ;
• L’avènement d’un grand ministère de l’enfance ;
• L’institution d’un Code de l’enfance ;
• Réaliser un plan Marshall pour extirper 3 millions d’enfants et leur famille de la pauvreté ;
• Le respect intégral des droits des enfants ;
• Le développement et la revitalisation des services publics pour l’enfance ;
• L’attribution de moyens humains et financiers ;
• L’investissement public dans le champ des arts de toutes les formes de la culture et des sciences ;
• La formation dans tous les secteurs de l’enfance ;
• Le soutien au pouvoir d’agir des enfants.

Ne s’arrêtant pas à la dénonciation de situations intolérables, les 61 organisations se veulent force de proposition pour une réelle politique de l’enfance.

• HK