Au fil des saisons

Dans le Cantal, les projets d’éveil artistique en direction de la petite enfance se succèdent avec une vision sur le long terme.

Au questionnement que l’on pourrait formuler ainsi : pourquoi une telle vitalité des actions en direction de la petite enfance dans le Cantal ? Les réponses sont multiples. Sa politique culturelle a en effet une histoire inscrite depuis 15 ans dans le département. D’abord porté par l’association départementale Cantal Musique et Danse, le maillage territorial favorisant une pérennité des pratiques, est repris en 2017 par la Direction du développement culturel au sein du Conseil départemental. Des actions de formation pour les professionnels sont mises en œuvre, une réflexion se développe sur le rôle des adultes (professionnels ou familles) vis-à-vis des tout-petits. Des résidences d’artistes, des liens avec les RAM, la coordination des acteurs (agents de développement culturel, programmateurs, médiathécaires, intervenants, parents et grands-parents…) sont autant de liens tissés en un ouvrage serré pour un accompagnement attentif et une structuration progressive des énergies et des désirs d’agir. 

Tous les éléments sont alors en place pour une action suivie et fédératrice. Et la ruralité du département confère une proximité naturelle avec les familles, notamment grâce à l’action sur le terrain des agents de développement culturel.

CROISEMENT DES RÉSEAUX

Sophie Boucheix est chef de projet au sein du Conseil départemental, pour la petite enfance mais aussi pour la musique. Elle insiste sur « la cohérence des propositions dans un travail réalisé en transversalité avec d’autres services : la Médiathèque départementale depuis 2009, le pôle d’accueil petite enfance depuis 2010. Il s’agit de contribuer au dynamisme, à la connaissance mutuelle et au croisement des différents réseaux : petite enfance, culture, social, éducatif ». 

Dans un objectif de soutien à la parentalité, les projets ont pour objectif d’accompagner le lien familial, avec la fratrie et les grands-parents ». Une prise en compte de la famille dans sa globalité donc et une vision large de tous les partenaires.

Plusieurs formes de projets se conjuguent pour la mise en œuvre de cette politique. Le dispositif À petits pas, initié en 2010, s’adresse plus particulièrement aux relais petite enfance. 

Afin de favoriser l’accueil des artistes, la résidence de création Sur le fil de la vie s’est déroulée pendant 2 ans.

RÉSIDENCE DE CRÉATION

Le spectacle Sur le fil a bénéficié d’une dizaine de représentations en 2019 et d’une dizaine également à l’automne 2020. 40 journées de médiation en 2019 avec les 5 artistes¹ et une vingtaine sur la saison 2020-2021 permettent d’aller vers les publics les plus éloignés de la culture, au nord comme au sud du département, grâce à des « médiations ciblées », en particulier des ateliers parents-enfants le samedi matin. 

Une vingtaine de structures petite enfance (crèches, relais petite enfance, micro-crèches, multi-accueils) ont ainsi été impliquées dans cette résidence de création itinérante, avec des rencontres esthétiques inédites et 9 représentations de Sur le fil, dont la tournée a été coordonnée par le service du développement culturel. 

20 journées de médiation artistique ont eu lieu cet automne dans une dizaine de structures petite enfance : soirées professionnelles, déjeuner-lecture parents-enfants, accompagnement des siestes des tout-petits, invitation des parents dans la crèche, ateliers enfants-adultes. Pour compléter ce dispositif, 3 journées de formation départementale.

Enfin, les journées de rencontre Art et petite enfance qui se sont déroulées au Théâtre de la ville d’Aurillac en octobre 2020, ont permis d’accueillir publics familial et professionnel. Elles ont croisé des propositions du service développement culturel départemental et de la Médiathèque départementale pour des conférences-débats, tables rondes, rencontres artistiques et spectacles.

En 2021… des actions de médiation se poursuivront avec le souhait de tisser notamment des liens avec les services de la PMI et de l’ASE (Aide sociale à l’enfance) et de pérenniser les partenariats avec les structures et territoires déjà investis depuis de nombreuses années dans le domaine de l’éveil artistique et culturel du tout-petit. Le Cantal n’en a pas fini de nourrir son territoire.

• HK