Angéline Riès, musicienne 

Le parcours de cette flûtiste est traversé de rencontres déterminantes, de découvertes allant de la sensorialité la plus fine aux nouvelles technologies. 

Formée à la musique classique à Orléans, c’est au CFMI de Tours qu’Angéline Riès découvre de nouveaux horizons musicaux. Sa rencontre avec Geneviève Schneider, musicienne et formatrice à Enfance et Musique est ensuite fondatrice dans son parcours de vie professionnelle : elle comprend que c’est pour ces rencontres avec les tout-petits qu’elle fait de la musique. Elle y apprend à vivre l’instant présent, entrer en relation avec les sons et avoir accès à une part d’elle-même qu’elle n’avait pas eu la possibilité d’exprimer, en lien avec sa sensorialité. « J’aime me ressourcer dans les lieux de vie des très jeunes enfants, j’y trouve une motivation à retrouver une richesse de relation avec les autres, là se trouve la clef d’une communication spontanée source d’inspiration ; les bébés sont mon bain de jouvence ». Elle installe alors un jumelage entre le conservatoire et l’hôpital d’Orléans, pilote un projet musical avec le conservatoire dans les quartiers nord et sud de la ville, s’investit dans les crèches où elle trouve intéressant d’aller jouer : des projets prenants, à la fois frustrants et passionnants. 

LA SONOsphère

La rencontre avec Alexandre Levy, compositeur et fondateur d’aKousthéa à Orléans qui recherchait des musiciens pour ses actions culturelles, était donc presque inévitable : « On savait qu’on allait travailler ensemble » affirme Angéline. Animés par les mêmes motivations, les deux artistes se retrouvent autour du projet de la SONOsphère. Imaginée par Alexandre Levy, la SONOsphère est une œuvre d’art interactive et sensitive, ce qui permet son appréhension et son utilisation par tous les publics, en particulier les tout-petits et les publics empêchés. L’œuvre est composée de quatre modules reliés à des capteurs : le Bac à sons, rempli de matières minérales et végétales, le Parapluie chantant, auquel sont suspendues des lianes végétales associées à des sons, le Coussin rêveur qui s’illumine et joue de la musique et le Jardin éolien, sensible à l’air qui déclenche couleurs et sons. Le toucher et le souffle produisent des effets perceptibles de façon sensorielle, ici nul besoin de connaitre la musique pour créer un univers sonore et visuel. Angéline Riès est séduite par les possibilités qu’offre cette installation qui s’inscrit dans l’univers artistique d’Alexandre Lévy, de ses recherches plastiques et musicales développées dans Jardins de sensations et Jardins miniatures. Sa technologie est reliée à la sensorialité, elle devient outil de communication non-verbale.

AGIR EN TOUTE LIBERTÉ

La musicienne se forme à la manipulation des modules, pilotés depuis un smartphone. À elle de choisir le contenu des bacs et les musiques en fonction des participants et des moments. « On commence toujours les ateliers par un concert, pour immerger dans un bain musical un jeune public qui va rarement au concert, souvent des œuvres contemporaines et interactives » . Ce qui lui plaît dans cet instrumentarium artistique, c’est la circularité qui s’y crée, qui permet aux enfants de se rencontrer, d’être tous en lien en effaçant les différences. « Il y a toujours quelque chose qui va fonctionner. Et chose importante, il n’y a pas de mode d’emploi, on peut agir en toute liberté ! »  conclut Angéline. 

• Dominique Boutel

Angéline Riès est également formatrice pour les professionnels de la petite enfance dans le cadre des sessions organisées par Enfance et Musique.