Géraldine Salle, directrice du Pôle médiation et de la saison Jeune public de la ville de Gennevilliers

Toujours attentive aux habitants et proche des artistes, Géraldine Salle, la responsable du pôle, décline le mot médiation au quotidien. 

«Être au milieu des œuvres donne une vision de la création humaine ». Géraldine Salle dévoile au détour d’une phrase une sensibilité à la dynamique naturelle pour elle qui la lie à l’histoire de l’art et à l’action culturelle au quotidien. « J’ai toujours aimé conjuguer formation et vie professionnelle » confie-t-elle en détaillant un parcours qui l’a conduite de la Sorbonne Nouvelle à l’École du Louvre, parallèlement à ses premiers engagements professionnels au sein d’une structure socio-éducative de Montreuil. Chargée de la saison culturelle de Gennevilliers dès 1993, Géraldine Salle a la possibilité d’intégrer peu à peu une saison jeune public. « La Maison du Développement Culturel avait pour mission de rayonner sur la ville, le travail commençant au sein du quartier des Agnettes. La rencontre des acteurs du quartier nous a permis de croiser les professionnels de PMI et des crèches. Il nous a donc semblé naturel de nous adresser au très jeune public et l’idée d’une saison a peu à peu fait son chemin ».

LE MAILLAGE PROGRESSIF

Peu de propositions fleurissaient à l’époque, la rencontre avec Enfance et Musique a donc offert une belle opportunité de partenariat sur le territoire. Les « présentations de créations très jeune public » deviennent alors un festival en 2013 pour aboutir à la forme que l’on connaît aujourd’hui de cette biennale jeune et très jeune public qui a fêté sa sixième édition en 2023. Géraldine Salle et son équipe développent progressivement la saison jeune public et un projet d’action culturelle d’envergure. « Nous avons étendu notre mission de service à l’ensemble de notre territoire, intégrant chaque structure culturelle à l’ensemble de notre projet. Gennevilliers a été la première ville à signer une convention éducation artistique et culturelle avec l’académie de Versailles. Nous avons ainsi eu la possibilité d’intervenir de la crèche au lycée, le temps périscolaire étant devenu propice aux activités culturelles pour 98 % des élèves ».

UNE OFFRE CONSTANTE

Historiquement un lien fort s’est tissé avec les structures d’accueil du tout-petit. Les 9 crèches ont été municipalisées. « Nous avons pu proposer aux crèches et aux maternelles 2 spectacles in situ par saison, accompagnés d’ateliers d’éveil artistique et culturel. Ce dispositif a été enrichi par la possibilité d’assister aux spectacles en salle. La saison jeune public assortie d’actions culturelles et le festival ont été ensuite complété par l’accueil de compagnies en résidence, à raison de 5 à 7 par saison ».

Le territoire a été peu à peu repéré par les artistes, sans nécessité de lancer des appels d’offre. Certaines résidences ont généré l’inscription de leurs créations dans la programmation du festival, confirmant le lien étroit entre l’action culturelle et la programmation.

UN NOUVEAU LIEU

Aujourd’hui la Maison du Développement Culturel est devenue, après des travaux de reconfiguration ambitieuse, l’Espace Saâd Abssi dont le Pôle médiation et saison jeune public fait partie avec 6 autres services. Dans ce lieu, s’exprime la volonté de s’appuyer sur les dispositifs développés par les structures culturelles de la ville pour affirmer une médiation territoriale. « Nous travaillons en complémentarité avec les autres services afin de croiser les publics et de partager les actions dans un quartier en restructuration urbaine » précise Géraldine Salle. Pour ce nouveau projet, une offre familiale est en cours de réflexion. Les propositions élaborées pour la petite enfance y trouveront toute leur place. Géraldine Salle dont l’enthousiasme reste intact entraîne avec conviction tous les acteurs de cette nouvelle période qui s’ouvre.

• Hélène Kœmpgen