Les samedis en famille

Dans le cadre du « Paris du quart d’heure », un dispositif est mis en place par la Mairie de Paris : 29 crèches parisiennes ouvrent le samedi matin pour proposer gratuitement aux familles des activités d’éveil culturel, de motricité ou de jeux.  

« Jouer le pari de la proximité, faire de cette ville très dense un endroit où l’on peut trouver tout ce qui est nécessaire à un quart d’heure de chez soi », telle est l’idée qui sous-tend un dispositif mis en place par la Mairie de Paris en 2021, La ville du quart d’heure, dans lequel s’inscrivent les « samedis en famille », dans les crèches municipales de Paris. Comme l’explique Patrick Bloche, adjoint à la Mairie de Paris, chargé de l’éducation, de la petite enfance, des familles et des nouveaux apprentissages, « la volonté initiale était d’ouvrir les bâtiments publics inutilisés le week-end, comme cela se pratique déjà dans certains pays européens, pour y proposer des loisirs aux familles ». Paris compte 450 établissements municipaux pour les tout-petits de la naissance à 3 ans, ainsi que des structures privées, et deux enfants sur trois de cette classe d’âge y sont inscrits. « Paris compte le plus grand pourcentage d’enfants accueillis en structures collectives, » insiste Patrick Bloche, ce dont nous nous félicitons ».

JOUER EN FAMILLE

Le projet a fait l’objet d’une concertation avec les mairies d’arrondissement et toutes sauf une y participent : le dispositif compte ainsi 29 crèches réparties sur 19 arrondissements et s’élargira de 3 lieux d’accueil supplémentaires par an jusqu’à atteindre l’objectif de 41 en 2026, sachant que toutes les crèches ne sont pas de taille à accueillir du public. L’objectif de la Mairie est d’offrir la possibilité, le samedi de 9h à 13h, gratuitement, dans le respect des règles sanitaires, de « jouer en famille, de partager un moment d’activité avec son ou ses parents, de créer un lien différent avec la crèche, d’offrir un soutien à la parentalité », souligne Patrick Bloche. « Les parents s’y rencontrent différemment et peuvent prendre le temps d’échanger ». Les ateliers qui sont proposés s’adressent donc à la fratrie jusqu’à 6 ans et aux parents. Ils varient selon les associations qui interviennent : la Mairie de Paris a en effet lancé un appel d’offre autour de thèmes liés à l’éveil artistique et culturel et à la motricité, quatre associations ont été sélectionnées : Môm’Artre, Crescendo, Je d’enfant, Môme en famille. 

ÉLARGIR LA PUBLIC

Ces associations favorisent l’implication des familles dans les activités proposées, (contes, jeux, pratiques corporelles, chant ou arts plastiques), qui peuvent être réinvesties de retour à la maison. Elles assurent également l’accueil et la sécurité, puis une société de nettoyage remet les locaux en état pour accueillir les enfants le lundi matin. « C’est un grand succès ; depuis l’ouverture de ce dispositif en janvier 2021, 11 600 familles ont participé et ce nombre ne cesse de croître », se réjouit Patrick Bloche. « Nous avons également décidé cette année d’élargir ce projet à un public plus ciblé, en intervenant directement dans des lieux de vie de familles vulnérables. Nous avons ainsi mis en place de 4 à 6 séances dans deux CHRS, (Centres d’hébergement et de réinsertion sociale) dans une démarche qui implique d’aller vers… ». Ce qui intéresse également Patrick Bloche à travers ce dispositif, c’est de s’acheminer vers un concept de « co-éducation », où tout en gardant leur rôle, les parents trouvent une juste place et partagent plus intensément les découvertes de leurs enfants. Les lieux d’accueil du tout-petit ne sont-ils pas les meilleurs endroits pour les y initier ? 

• Dominique Boutel