2021, deuxième édition de Mini Musica. Spectacles, concerts et ateliers pour une exploration subtile et sensible de l’environnement grâce à la création musicale.
Arrêt du tram : station Citadelle, presque la fin de la ligne ; non loin de l’Allemagne, une friche en bordure de canal avec une cantine alternative, des yourtes, des toilettes sèches, un entrepôt qui prend des allures de salle de concert. Voilà le cadre convivial et militant dans lequel se déroule pour sa deuxième édition en septembre, le festival Mini Musica. Cette manifestation se déploie principalement le week-end au sein du festival de musique contemporaine de Strasbourg.
Le thème de cette année met en lumière l’art et son lien au monde et à la nature qui nous entourent. La scène jeune public n’y est pas une anecdote, elle est bien pensée comme un laboratoire dans lequel les artistes réfléchissent en toute liberté leur rapport à l’environnement dans lequel grandissent et se construisent les enfants.
La chorégraphe Marjorie Burger-Chassignet, invitée cette année pour sa création Les Mini-laboratoires de l’écoute, est aussi l’auteure d’un fascicule sur l’éveil culturel et artistique des enfants de la naissance à 3 ans, À portée de mains, dont elle a tissé quelques-uns des principes fondateurs en conversation avec Céline Hentz, la chargée de médiation du festival.
Initié par des ateliers émanant des propositions artistiques du festival, le Mini Musica s’est construit petit à petit une identité, dans l’esprit d’un écosystème culturel ouvert, « de façon progressive et très fine, sans piocher dans le catalogue de ce qui se fait, mais en engageant une réflexion pas à pas » explique Marjorie Burger-Chassignet. C’est ce qu’elle met en pratique dans son Mini laboratoire, niché dans l’une des yourtes. Avec la complicité de la conceptrice d’objets Myriam Colin, elle imagine un parcours du sensible, où des objets sonores doux, invitent au mouvement et à différentes positions d’écoute, déroulant une échelle de perception sonore allant jusqu’au plus intime.
Ailleurs, dans une autre yourte, sans leurs parents, les tout-petits explorent l’eau, composent des paysages sonores ou peuplent une forêt imaginaire de chants d’oiseaux… Et puis, il y a les spectacles, habités de pierres, d’air, de lumières et de sons…
« Être en contact avec son environnement », poursuit Marjorie Burger-Chassignet, « génère un autre rapport avec lui. Les ateliers peuvent alors avoir un impact sur la perception qu’ont les enfants de l’univers qui les entoure ».
« Pourquoi ne pas concevoir le festival Musica comme faisant partie d’une arborescence dont Mini Musica deviendrait central ? Imaginer un projet qui se déploie à partir de l’enfance » lance le directeur du festival Musica, Stéphane Roth, qui en est à l’initiative. Pour lui, Mini Musica est une évidence : « quand on s’intéresse à la musique, on pense évidemment à celui qui la reçoit. Ce public différent, mais aux oreilles naturellement ouvertes, oblige à une autre façon de travailler, d’envisager les espaces, l’accueil, l’économie de la musique ». Il déplore qu’à l’inverse de nos voisins belges, il n’y ait pas assez d’outils culturels pensés pour les tout-petits. Il a d’ailleurs l’intention de créer un centre expérimental de médiation, avec le quatuor Diotima et les Percussions de Strasbourg, où il pourrait entre autres, impliquer les publics dans les choix musicaux. « La médiation, il faut l’activer ensemble », conclut celui qui veut faire naître une dynamique autour de ces sujets et pose, à travers le festival, cette question : « la création jeune public peut-elle être un facteur de changement en termes de développement durable » ?
• Dominique Boutel
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