Paroles d’assistantes maternelles

Échos, sur le vif, d’Eliane Dayet, Chantal Patrat et Maryse Girard qui sont assistantes maternelles sur l’île d’Oléron et membres de l’association 1.2.3. ÉVEIL.

 

Des débuts difficiles…

Chantal P. : « Au début la salle de la Maison des associations était vide. Les assistantes maternelles sont arrivées avec des cartons pour “s’installer”. Quand nous avons commencé à définir le projet de l’association, il y a eu des clashs. Les réponses des unes et des autres face aux colères des enfants étaient différentes et vis-à-vis de la manière de manger aussi (relation avec les aliments). Quelles limites devions-nous mettre aux enfants ? Chacune des assistantes maternelles présentes avait ses propres méthodes éducatives. Peu à peu, on s’est donné des règles. On essayait de ne pas trop intervenir auprès des autres pour ne pas se juger. Pour moi, ce lieu est devenu aujourd’hui un véritable espace de liberté et de socialisation à la fois pour les enfants et pour les adultes. »

Eliane D. : « Je viens dans cette salle depuis dix ans. Parfois, l’ambiance est un peu tendue parce que, même s’il s’agit d’un lieu d’animation pour les enfants, c’est aussi un lieu de débats pour nous, les professionnelles, puisque nous confrontons nos habitudes et nos pratiques respectives. Quand je suis arrivée au début (avant j’étais secrétaire en région parisienne), il existait ses dissensions entre les assistantes maternelles car certaines jugeaient ce que faisaient les autres. Personnellement, je me suis sentie un peu agressée quand une collègue est intervenue pour me rappeler les règles du lieu ! Maintenant j’aimerais bien qu’on fasse plus d’activités encore dans cette salle mais elle est utilisée les après-midi par l‘accueil périscolaire. »

Des formations enrichissantes…

Chantal P. : « Pendant les temps de formation d’Enfance et Musique, j’ai retrouvé le plaisir de jouer, celui de redevenir enfant, le plaisir du jeu pour le jeu. Avant j’étais dans le “faire faire” aux enfants : tenir le pinceau, faire de la poterie avec des idées préconçues sur les formes, les couleurs, etc. Maintenant, je fais en même temps que les enfants, je les laisse suivre leur imagination et moi je suis la mienne. L’intérêt de ces formations est de revenir sans cesse sur ce que l’on a fait pour se remettre en cause et comprendre ses “erreurs”. Ces stages m’ont permis aussi de répondre à des questions que je me posais sur les tout-petits. Par exemple, pourquoi il arrive qu’un enfant se tienne à l’écart. Je respecte ce choix de l’enfant aujourd’hui alors qu’auparavant cela m’inquiétait donc, d’une certaine manière, je l’obligeais à être présent dans l’activité ou le jeu avec les autres. J’ai beaucoup appris sur mes pratiques professionnelles et sur moi-même. J’ai compris que me faire confiance signifiait être capable de faire confiance à l’enfant. »

Eliane D. : « Je suis ravie d’avoir adhéré à cette association et d’être venue dans cette salle parce que cela m’a beaucoup aidée dans ma vie professionnelle. Quand on a des problèmes avec les enfants, c’est agréable d’en parler avec les autres parce qu’on trouve plus facilement des solutions ensemble. J’ai participé à une formation Enfance et Musique. J’ai fait des progrès sur la question de l’autonomie des enfants. J’ai élevé mes deux garçons en faisant tout pour eux et en ne les laissant pas libres. Mais avec cette formation, je me suis rendue compte qu’il était constructif pour les enfants de les laisser agir par eux-mêmes. Maintenant, je ne peux pas revenir sur l’éducation de mes propres enfants, mais je laisse les enfants que j’accueille jouer beaucoup plus librement, par exemple avec les instruments que nous avons construits pendant les stages. Bien sûr, je suis là, à leurs cotés, je propose, je leur donne du papier et de la peinture mais je les laisse faire. Je ne leur impose rien, je les accompagne. »

Maryse G. : « Je suis assistante maternelle depuis dix ans et membre de l’association depuis huit ans. Je passe deux à trois fois par semaine à la salle de Saint-Georges d’Oléron. Ce matin, je suis venue à la rencontre intergénérationnelle à la maison de retraite avec Alan et Noémie, deux des quatre enfants que j’accueille. Pendant les séances de musique (guitare, violon, accordéon) dans la maison de retraite, je suis très active, je redeviens comme une enfant, je chante, je tape dans les mains et à la fois je prends soin des enfants que j’ai emmenés. Je connais toutes les chansons par cœur et j’aime bien inviter les personnes âgées à chanter aussi. J’ai beaucoup apprécié les formations Enfance et Musique auxquelles j’ai participé grâce à l’association 1.2.3. ÉVEIL. Faire partie de cette association signifie beaucoup pour moi. J’ai découvert des nouvelles activités et des goûts que je ne me connaissais pas. J’ai évolué tant sur le plan personnel (dans mes choix de vie) que professionnel (dans mes pratiques). Je prends des cours de chant, je me suis mise à l’écriture. Je suis plus épanouie qu’avant, donc plus à l’écoute des enfants dans ma vie de professionnelle. Je regarde les enfants, je les écoute, je les laisse faire à leur manière tout en les recadrant quand cela est nécessaire (si l’un gêne les autres enfants, par exemple). »

Chantal P. : « Je me suis débarrassée, un peu, de mes premiers apprentissages pour ne plus les coller aux autres, en particulier aux enfants qui me sont confiés. J’accepte plus sincèrement que l’autre soit différent et je comprends mieux l’utilité de laisser l’enfant chercher sans imposer ou même influencer ses choix tout en lui donnant un cadre sécurisant. Ce sera certainement déterminant pour sa propre connaissance et pour la confiance qu’il aura en lui et dans les autres. »

«  C’est l’histoire d’une toute petite, petite, petite association.

Elle habitait des deux cotés d’un grand, grand, grand pont,

Elle aimait beaucoup, beaucoup, beaucoup les petits enfants

Et parfois elle était très, très, très soucieuse,

Certains petits ne souriaient jamais, jamais, jamais.

Et pourtant elle jouait de la musique, fort, fort, fort,

Elle dansait vite, vite, vite,

Elle racontait des histoires, plein, plein, plein

Mais les enfants boudaient, boudaient, boudaient.

Alors de leur gentille, gentille, gentille association, 

Alain, Véronique et Béatrice sont arrivés

D’un coup de baguette magique, magique, et remagique

Ils ont transformé tous les grands en petits

Pour le plus grand bonheur des enfants.

Depuis ce jour, on dit qu’Enfance et Musique est devenue

la grande sœur d’1.2.3. ÉVEIL

Mais chut, c’est un secret !  »

Formation obligatoire

et formation continue

L

a plupart des assistantes maternelles perçoivent la formation comme un enjeu important pour le devenir de leur activité. Elles évoquent également un besoin plus large d’accompagnement de leurs pratiques quotidiennes.

Elles ont droit à deux types de formation :

– Une formation obligatoire de 120 heures délivrée par le conseil général et qui accompagne l’agrément. Cette formation comporte deux temps : 60 heures qui doivent être suivies entre la délivrance de l’agrément et l’accueil du premier enfant, puis 60 heures au cours des deux années suivantes ; la totalité de la formation est nécessaire pour le renouvellement de l’agrément. Elle constitue le premier module du Cap petite enfance. 

– Une formation continue, par l’intermédiaire du Dif, dont l’application est régie par l’accord collectif de branche du 21 septembre 2006.

Le Dif est un crédit annuel de 24 heures de formation qui peut se cumuler pendant cinq ans, dans la limite de 120 heures. Aucune ancienneté n’est exigée. Au terme des cinq années, si le crédit d’heures n’est pas utilisé, le plafond de 120 heures est conservé mais n’augmente plus. C’est l’Ircem qui délivre l’attestation prouvant l’ancienneté professionnelle. Le droit au Dif des assistantes maternelles n’est pas attaché au contrat de travail mais au statut. Cependant, si l’assistante maternelle n’accueille plus d’enfant temporairement, elle devra attendre d’accueillir un nouvel enfant pour demander à bénéficier de son Dif et des heures capitalisées.

Cette formation se déroule, en principe, en dehors du temps d’accueil des enfants ; si elle se déroule pendant le temps d’accueil habituel, il sera demandé aux parents de prévoir une solution de remplacement. L’accord de tous les parents employeurs est obligatoire et il est demandé à l’un des parents d’être « employeur facilitateur », c’est-à-dire de se charger de l’envoi de la fiche de demande de formation auprès de l’organisme chargé de les organiser et d’Agefos-Pme, l’organisme paritaire chargé de collecter les contributions patronales versées pour la formation professionnelle des assistantes maternelles et qui finance la formation, la rémunération et les frais y afférent pour l’assistante maternelle. 

Le choix de la formation se fait de préférence de façon concertée avec les parents employeurs à partir d’un catalogue proposé en concertation avec les partenaires sociaux « afin de répondre au mieux aux besoins du métier » et des dates sont programmées par département. Il est également possible de demander une formation hors catalogue ; c’est la commission chargée de l’élaboration du catalogue des formations qui décidera d’accepter ou pas la formation demandée.

Comme pour toute demande d’exercice du Dif, l’employeur peut refuser le départ en formation mais les parents y sont le plus souvent favorables car ils ont conscience de leur intérêt dans l’amélioration de la qualité d’accueil de leur enfant.

Le suivi de la formation fait l’objet d’une attestation : le « passeport formation » 

Si le Dif est totalement consommé (ou si l’assistante maternelle ne souhaite pas l’utiliser) elle peut faire la demande d’un plan de formation auprès de son employeur, qui devra en faire lui-même la demande écrite auprès d’Agefos-Pme ; la durée maximale d’un plan de formation est de quarant-huit heures. La nature de la formation peut être choisie dans le catalogue du plan de formation ou, éventuellement, faire l’objet d’un projet spécifique qui sera soumis à Agefos-Pme. 

La revue des initiatives n°6

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