Mira Mundi

Magie, poésie, surprise, finesse, humour… Les mots ne manquent pas pour qualifier un spectacle qui entraîne le public dans un monde imaginaire d’une grande beauté.

L’idée de la compagnie Melodiam Vitae « est de venir cueillir le spectateur dans son espace quotidien pour l’emmener vivre une expérience onirique hors du commun, « extra-ordinaire » puis de l’y redéposer mais de manière renouvelée, dans un état différent, un apaisement, un gain de conscience ». Expérience réussie pour cette création où le spectateur est placé au cœur du dispositif scénique, visuel et sonore. La proposition artistique nous permet d’habiter l’espace et nous entraîne dans un monde luxuriant de beauté et de finesse. 

Pendant 35 minutes, le public ne cesse d’être surpris par l’enveloppement sonore qui se déploie et l’extrême qualité des effets visuels. « Depuis 2013, je questionne la place du public dans le sonore » souligne Quentin Police, directeur artistique de la compagnie. 

UNE ODE À L’ÉMERVEILLEMENT

Un jeté de papier devient chemin de vie. Quentin Police entame cette fresque vivante en construisant avec soin une voie vers le merveilleux. Le petit peuple des cailloux et des morceaux de bois nous guide. L’espace scénique et sonore se métamorphose peu à peu, les apparitions se distillent avec élégance et humour. Mira Mundi est une œuvre musicale, enveloppée de paysages poétiques. 

Dans cette fresque vivante, les effets sonores deviennent protagonistes de l’imaginaire. Des chants d’oiseaux peuplent progressivement un silence habité ; les instruments acoustiques venus du monde entier (flûte amérindienne, ocarina, appeaux, guimbarde…) s’entrelacent aux sons électroniques et aux sons concrets liés à la scénographie. Ce monde, fait de ciels, d’univers aquatiques, de plumes nimbant le musicien dans un vol léger, surprend et enveloppe le spectateur. 

UN UNIVERS FANTASTIQUE

Cette fable musicale, élaborée en direct, compose un spectacle tissé de rencontres graphiques, et de matières brutes (eau, papier, bois), de traces suggérées et d’ombres projetées. Des chimères magnifiques, réalisées par Sarah Benoist, plasticienne spécialiste du papier, peuplent un univers fantastique. Une méduse élégante traverse l’espace… Laurent Dubernard, accessoiriste à vue et pêcheur de rêves, déploie un vol d’oiseaux qui relève du merveilleux.

À chaque instant une surprise esthétique et graphique emporte le spectateur dans le ciel ou dans le monde aquatique. « Nous invitons le public à retrouver une âme d’explorateur dans une odyssée artistique miroir de nos rêves, où l’absurde tutoie le sensible et la fantaisie ». La complicité de Quentin Police et de son équipe est palpable à chaque instant. Aude Maury assure une mise en scène d’une sensibilité magnétique. 

Pour achever cette féérie, des bulles de savon nimbent le musicien et volètent au souffle du saxophone. Il faut quelques instants pour revenir au réel après cette traversée poétique d’un monde imaginaire et raffiné. 

• HK